Impressions de Gérard Linderer suite à son séjour à Madagascar

« Voyager sans rencontrer l’autre, ce n’est pas voyager, c’est se déplacer » (Alexandra David Neel)

 

Rencontrer, voilà bien le but premier d’une association humanitaire telle Madagascar 2000. Et une fois sur place, œuvrer, travailler, après avoir longuement préparé le terrain, dégrossi, étudié la faisabilité des plans prévus, pris de multiples contacts et rendez-vous…

Nous étions cinq à nous envoler pour la Grande Ile en septembre 2023.En plus des actions menées sur place par mes amis, j’ai considéré ce voyage -c’était un de mes objectifs – comme une grande et magnifique lecture d’une partie d’un peu peuple dont j’ai essayé de lire, en toute discrétion, l’âme, le cœur, le visage, les rides, les mains, le regard, l’attitude, la démarche…          Je me suis rendu compte, pour mon troisième séjour à Madagascar (c’est bien peu) qu’il faudrait rencontrer ce pays et ses habitants bien plus souvent, plus profondément, plus intensément. Les Malgaches, si riches de croyances, de cérémonies, de vigueur, sont pourtant l’une des nations les plus pauvres au monde. Cependant les sourires offerts à celui qui vient d’ailleurs, les joies prodiguées sans retenues ni fausse pudeur s’offrent partout. Je l’ai fortement constaté chez les Anciens du « Foyer de Vie » et chez les Jeunes du « Centre d’l’accueil de Miavo ». Pour nous rendre à nos nombreux lieux de rendez-vous, un taxi-monospace était nécessaire. Nous avons essentiellement circulé dans la capitale Antananarivo / Tananarive ou bien dans ses environs. Toutes sortes d’images et d’odeurs restent profondément imprégnées en moi, tellement tout est, ici, ahurissant !

J’ai vu sur les routes, sur les places publiques, dans les ruelles, sur les trottoirs…. Des enfants, des mendiants, des bébés et leur maman, des vieillards, des vendeurs de n’importe quoi, des échoppes, des artisans, énormément de saletés, des conteneurs débordants de déchets, des personnes qui fouillent pour assurer leur maigre repas quotidien (fruits, légumes, riz).

Au milieu de tout ceci des voitures, des charrettes, des cyclomoteurs, des vélos se frayent un chemin.

Mes émotions, mes ressentis, mes sentiments, je les dois aujourd’hui encore à la grande respiration émanant de la terre, des trottoirs, des rizières omniprésentes dès qu’il y a de la place, des gens qui s’activent et d’autres si nombreux, en quête de travail ….  de Tananarive surpeuplée, du ciel bleu et de cette ville envoûtante et mordorée au soleil couchant. Et que dire de la danse offerte par les Anciens d’Ambohimanambola, du repas partagé avec eux, des multiples rencontres avec les jeunes de Miavo.

J’ai cherché longtemps une conclusion à ce récit … Ai-je trouvé quand je dis qu’au travers du grand travail humanitaire engagé et fourni par MADAGASCAR 2000, cette Association

 

« Donne un nom, un visage, une voix à ceux qui n’en n’ont pas »

 

Gérard LINDERER